En matière de divorce, la preuve se rapporte par tout moyen, y compris l’aveu (effectué dans des conclusions par exemple).
Tous les modes de preuve du procès civil sont valables.
Le juge peut écarter des débats un élément de preuve dont un époux veut faire usage s'il a été obtenu par violence ou fraude.
Echanges écrits
Il peut par exemple s’agir de courriers, de sms, de mails, d’échanges sur les réseaux sociaux.
Il peut s’agir aussi bien d’échanges entre les époux que des échanges entre un époux et un tiers.
Enregistrements vocaux
Les enregistrements vocaux sont des preuves recevables devant le juge (par exemple un enregistrement sur un répondeur).
Cependant, le fait d'enregistrer secrètement une conversation dans un lieu privé ou public, à titre privé ou confidentiel, sans le consentement de la personne constitue une atteinte à la vie privée. Une telle preuve serait jugée irrecevable, car obtenue par fraude.
À savoir
L’époux doit faire transcrire l’enregistrement par un commissaire de justice avant de le présenter en justice.
Constats de commissaire de justice
Le constat du commissaire de justice est une preuve particulièrement valable, car ce qui est acté dans le constat est difficilement contestable.
En effet, les constatations matérielles faites par un huissier dans un constat font foi jusqu’à preuve du contraire.
Dans un divorce pour faute, un époux peut faire établir un constat de commissaire de justice, en particulier pour prouver un adultère ou l’abandon du domicile conjugal.
Pour faire établir un constat d'adultère, l’avocat de l’époux doit présenter une requête au juge aux affaires familiales. Le juge peut autoriser ou non l’établissement d’un tel constat.
L'autorisation judiciaire est nécessaire dès que le constat d’adultère doit être fait en dehors du domicile des époux. En revanche, il n’est pas nécessaire quand le constat doit être effectué au domicile des époux.
Le constat dressé à la demande d’un époux sans autorisation judiciaire est écarté des débats s'il y a violation de domicile ou atteinte à l'intimité de la vie privée.
À savoir
Un époux peut également faire appel à un détective privé pour compléter ses preuves.
Témoignages et attestations
Les époux peuvent faire établir des attestations par leurs proches ou par des tiers.
Les témoignages des membres de la famille sont admis sauf ceux des descendants.
En savoir plus sur les personnes interdites de témoignage
L’interdiction de témoigner concerne les personnes suivantes :
Enfants, communs ou non, petits-enfants ...
Époux et ex-époux des descendants
Concubins et ex-concubins des descendants
Partenaires de Pacs et ex-partenaires de Pacs des descendants.
L’auteur de l’attestation doit relater des faits auxquels il a assisté ou qu’il a personnellement constatés.
Le formulaire suivant permet de recueillir les témoignages :
L'attestation doit être écrite, datée et signée de la main de son auteur qui doit lui annexer, en original ou copie, une pièce d'identité.
À noter
De manière exceptionnelle, un témoignage peut être recueilli par enquête. C’est en particulier le cas si la personne peut témoigner uniquement à l’oral.
Certificats médicaux
En cas de violences commises par l'époux sur sa famille, la preuve des blessures s'effectue par certificat médical.
Si les blessures ne sont pas constatées en UMJ lors d’un dépôt de plainte, il est conseillé de faire constater les blessures par un médecin le plus rapidement possible.
Les certificats médicaux peuvent aussi servir à prouver l’existence d’une maladie (si un époux reproche à l’autre un manque d’assistance face à la maladie).
Mains courantes et plaintes
Les mains courantes sont des déclarations effectuées au commissariat de police ou à la brigade de gendarmerie et conservées dans un registre de police.
Elles n'ont aucune valeur juridique, mais peuvent être invoquées à l'occasion de la procédure de divorce devant le juge comme commencement de preuve.
Une main courante peut, par exemple, éclairer le juge sur le départ du domicile conjugal d'un des époux.
Les plaintes peuvent également êtres communiquées dans la procédure de divorce si elles permettent d’éclairer le juge sur les fautes commises.