Le syndicat des copropriétaires agit en justice pour défendre les intérêts collectifs de l'immeuble.
Par exemple, il peut saisir le tribunal à l'encontre d'un tiers (par exemple : fournisseur ou prestataire de la copropriété) en cas de difficultés liées à l'exécution d'un contrat (par exemple : absence ou mauvaise exécution de la prestation) ou à l'encontre d'un copropriétaire en cas de trouble anormal du voisinage ou de charges impayées.
Action en justice par l'intermédiaire du syndic
Le syndicat des copropriétaires est représenté en justice par son syndic en exercice. Si, en principe, le syndic doit d'abord être autorisé par l'assemblée générale pour agir en justice, il existe certaines exceptions pour lesquelles il peut directement saisir le tribunal.
Habilitation du syndic
Le syndic ne peut agir en justice au nom du syndicat des copropriétaires sans y avoir été autorisé par une décision de l'assemblée générale.
Cette autorisation doit mentionner :
L'objet de la demande en justice (par exemple, une action pour demander le remboursement d'une facture)
Les personnes visées
Et la nature de l'action (par exemple, une action en référé).
À savoir
Il est nécessaire de renseigner tous ces éléments car le pouvoir accordé au syndic est limité à ce qui figure dans la résolution.
Quelle que soit la nature ou l'objet de la demande en justice, l'autorisation accordée au syndic doit être adoptée à la majorité des voix des personnes présentes, représentées ou ayant voté par correspondance (majorité dite de l'article 24).
Dispense d'habilitation
Il existe plusieurs cas pour lesquels l'autorisation préalable de l'assemblée générale ne sera pas nécessaire.
Il s'agit :
Des actions en recouvrement des charges dues par les copropriétaires
Des actions en recouvrement d'une créance du syndicat des copropriétaires
Des voies d'exécution forcée (saisie mobilière, saisie des rémunérations, saisie-attribution), à l'exception de la saisie immobilière
Des mesures conservatoires (par exemple, la demande de saisie conservatoire d'une somme d'argent)
De l'opposition aux travaux permettant la recharge normale des véhicules électriques
Des demandes qui relèvent des pouvoirs du juge des référés (par exemple, une demande d'expertise judiciaire)
Des actions judiciaires dans lesquelles le syndicat des copropriétaires est défendeur
De la désignation d'un mandataire ad hoc ou d'un administrateur provisoire dans le cas d'une copropriété en difficulté.
À noter
Si le syndic peut agir directement, sans l'accord préalable de la copropriété, il doit rendre compte des actions engagées lors de la prochaine
assemblée générale des copropriétaires.
Conséquences de l'absence d'habilitation
L'absence d'autorisation du syndic aura pour conséquence de rendre irrecevable la demande présentée par le syndic au nom du syndicat des copropriétaires. Toutefois, pour éviter la sanction d'irrecevabilité, le syndicat des copropriétaires peut valider l'initiative du syndic au cours d'une assemblée. Il doit le faire avant que le juge rende sa décision.
Attention
Seuls les copropriétaires contre qui une action en justice est menée par le syndic peuvent invoquer l'absence d'autorisation du syndic à agir en justice.
Action en justice par l'intermédiaire du président du conseil syndical
Le syndicat des copropriétaires peut également agir par l'intermédiaire du président du conseil syndical, en cas de carence ou d'inaction du syndic.
Sur autorisation expresse de l'assemblée générale qu'il aura lui-même convoqué, le président peut agir en justice contre le syndic en exercice afin d'obtenir réparation du préjudice subi par le syndicat des copropriétaires.
En cas de condamnation, les dommages et intérêts sont versés au syndicat des copropriétaires.
À noter
Lorsque la copropriété n'a pas de conseil syndical, cette action peut être exercée par un ou plusieurs copropriétaires représentant au moins un quart des voix de tous les copropriétaires.