Une personne condamnée pour un crime, un délit ou une contravention peut solliciter une réhabilitation judiciaire.
La réhabilitation judiciaire entraîne l'effacement des condamnations qui figurent aux bulletins n°2 et n°3 du casier judiciaire.
Les délais pour solliciter une réhabilitation judiciaire varient en fonction de la peine prononcée contre l'auteur des faits :
1 an pour les peines contraventionnelles
3 ans pour les peines correctionnelles
5 ans pour les peines criminelles.
Ces délais courent à compter d'une date qui dépend de la peine prononcée :
Pour les condamnations à une amende, le délai court à compter du jour où la condamnation est devenue définitive
Pour les peines de prison, le délai court à partir de la libération définitive ou de la libération conditionnelle, si elle n'a pas été annulée
Pour les autres peines, le délai commence à courir au moment où la sanction a été exécutée.
À savoir
L’auteur d’un délit en état de récidive peut demander une réhabilitation judiciaire uniquement après un délai de 6 ans à compter de la prescription de la peine ou du moment où il est libéré. S’il a été condamné à une peine criminelle, ce délai est porté à 10 ans.
La demande doit prendre la forme d’une requête argumentée. La personne qui fait la demande doit notamment prouver qu'elle a eu un comportement irréprochable depuis sa condamnation. D'autre part, si elle a été condamnée à une amende, elle doit obligatoirement justifier de son paiement. Si elle a été condamnée à régler des dommages et intérêts à la victime, elle doit prouver le versement de cette somme.
La requête doit porter sur l’ensemble des mentions de condamnations prononcées qui n’ont pas déjà été effacées. Elle doit préciser les dates de condamnation et les lieux où le condamné a habité depuis sa libération.
La requête doit être transmise au procureur de la République de résidence actuelle de la personne condamnée (ou du lieu de sa dernière résidence en France si elle habite à l’étranger).
À savoir
Si la personne n’a pas de résidence, la requête peut être transmise au procureur de la République du lieu où elle a été condamnée.
Le procureur de la République transmet la demande à la chambre de l’instruction dont il dépend. Cette juridiction doit rendre sa décision dans un délai de 2 mois à compter du moment où elle a reçu la requête.
À noter
En principe, la chambre de l’instruction doit se prononcer sur une demande de réhabilitation lors d'une audience. En pratique, elle peut prendre sa décision sans qu'une audience soit fixée. Pour cela, il est indispensable que la personne condamnée ait donné son accord.
Si le requête est acceptée, les mentions de condamnation sont supprimées des bulletins n°2 et n°3 du casier judiciaire. Si la chambre de l’instruction le décide, elles peuvent également être effacées du B1 du casier.
En cas de rejet de la demande, la personne condamnée peut former un pourvoi en cassation.