Généralités
Vous avez l'interdiction de jeter vos invendus non alimentaires neufs destinés à la vente. Sauf exceptions, vous devez réemployer ces produits, par le don ou la réutilisation.
Dans le cas où vos produits ne doivent pas être donnés ni réutilisés, vous devez les gérer conformément à la hiérarchie des modes de traitement des déchets, dans l'ordre de priorité suivant :
Le recyclage (via le tri à la source)
Toute autre valorisation, notamment la valorisation énergétique
L'élimination
À noter
Les entreprises des
filières soumises à responsabilité élargie des producteurs (REP) doivent gérer les produits qu'elles détiennent. Si elles subissent 3 refus de dons, elles peuvent remettre sans frais ces produits à un
éco-organisme agréé qui s'occupera de la gestion de ces produits. Cette remise n'est possible que si la contribution financière correspondant à ces produits a été versée à leur éco-organisme lors de leur mise sur le marché.
Obligation de don
Repérage d'un bénéficiaire
Les invendus non alimentaires neufs doivent être donnés à des associations de lutte contre la précarité ou des structures de l'économie sociale et solidaire bénéficiant de l'agrément « entreprise solidaire d'utilité sociale » (ESUS).
Renseignez-vous auprès de la Maison des associations la plus proche de chez vous, qui vous orientera vers une association capable de réceptionner vos dons. À titre indicatif, vous trouverez la liste des ESUS agréées au 1er avril 2023. Vous pouvez prendre contact avec certaines d'entre elles pour vous assurer que leur agrément est toujours valide. Vous pourrez ensuite leur remettre des dons.
Produits concernés et exclus de l'obligation
Certains produits d'hygiène et de puériculture doivent obligatoirement être donnés.
Produits d'hygiène et de puériculture devant être obligatoirement donnés
Il s’agit des produits neufs suivants :
-
Les produits d'hygiène, y compris les produits de beauté, suivants, à l'exception de ceux soumis à prescription médicale :
Les produits de soins et de nettoyage de la peau, des cheveux et du cuir chevelu, les teintures capillaires, les produits de coiffage
Les produits de soin et de démaquillage destinés au contour des yeux, les produits de démaquillage
Les produits dépilatoires, pour le rasage, de décoloration des poils
Les produits destinés à corriger les odeurs corporelles : déodorants ou antiperspirants
Les produits destinés à être appliqués sur les lèvres
Les produits solaires
Les produits d'hygiène dentaire et buccale
Les produits d'hygiène intime externe
Les savons
Les produits de protection hygiénique, les couches, les produits d'hygiène à usage unique dont le papier toilette, les mouchoirs, les bâtonnets ouatés, les lingettes préimbibées pour usages corporels
Les produits de lessive et d'entretien pour le linge et la vaisselle, les produits de nettoyage courant pour la maison ainsi que leurs accessoires y compris les seaux, les éponges, les serpillières
-
Les produits de puériculture suivants :
Tout produit destiné à assurer ou à faciliter l'assise, la toilette, le couchage, le transport, le déplacement et la protection physique des enfants de moins de quatre ans, à l’exception des accessoires pour l'hygiène, les articles de literie et les équipements pour le transport d'enfants dans des voitures particulières
Les biberons, tétines de biberons et sucettes ainsi que les anneaux de dentition
Les ustensiles nécessaires à l'alimentation et à la préparation des aliments des enfants en bas âge
Cependant, parmi ces listes, certains produits ne doivent pas être donnés :
Les produits dont la date de durabilité minimale est inférieure à trois mois
Lorsqu'aucune possibilité de réemploi de ces produits n'est possible après une prise de contact avec les associations et structures de l'économie sociale et solidaire bénéficiant de l'agrément « entreprise solidaire d'utilité sociale »
Attention
Cette obligation de don ne s'applique pas aux produits qui correspondent à au moins une des situations suivantes :Pour lesquels il n'existe pas de marché ou de demande pour des produits présentant les mêmes fonctions et caractéristiques principales que l'invendu (par exemple : matériel informatique désuet)Dont le réemploi et la réutilisation comportent des risques sérieux pour la santé ou la sécurité (par exemple : objets contenant des perturbateurs endocriniens interdits)Dont l'élimination est demandée par l'autorité compétente (par exemple votre maire) ou par l'État (un exemple : produits mis sur le marché ne respectant pas les normes d'hygiène et de sécurité)
Établissement d'une convention de don
Afin que le don puisse avoir lieu, une convention doit être établie entre votre entreprise et la structure réceptionnant le don. Cette convention doit préciser :
Que l’entreprise qui procède au don doit s'assurer du tri des produits invendus donnés
Que l'entreprise qui procède au don doit contrôler les exigences réglementaires en vigueur en matière d'hygiène et de sécurité
Que le bénéficiaire du don peut refuser tout ou partie du don jusqu'à ce qu'il procède à l'enlèvement des produits. Ce refus peut survenir notamment si ses capacités de transport, de stockage ou les possibilités de redistribution ne sont pas suffisantes. Il peut aussi avoir lieu après contrôle visuel des produits, si ceux-ci ne paraissent pas fonctionnels ou conformes aux exigences réglementaires en vigueur en matière d'hygiène.
Que tout refus de don est formulé par écrit
Que toute acceptation de don est accompagnée de l'établissement d'un bon de retrait qui justifie la réalité du don
Que l'entreprise qui procède au don assure le stockage des produits invendus qui font l'objet du don pendant un délai suffisant, convenu entre les différentes parties concernées, pour que le bénéficiaire puisse procéder à leur enlèvement durant ce délai
Qu'en l'absence d'enlèvement par le bénéficiaire à l'expiration du délai convenu entre les parties ou, à défaut, à l'expiration d'un délai d'un mois à compter de la proposition de don, le bénéficiaire est réputé avoir refusé le don
Comment est assurée, par les deux parties, la traçabilité des produits invendus objets du don
Les conditions dans lesquelles la propriété des produits invendus est transférée de la personne qui procède au don au bénéficiaire du don
Spécificités du don de matériel médical non neuf
Le matériel médical non neuf dont souhaitent se défaire les acteurs de la filière de distribution et les établissements de santé peut également être donné gratuitement.
Ce don doit provenir d'un des établissements suivants :
Établissement de santé (hôpitaux, cabinets médicaux, de kinésitérapie, maternités, etc.)
Établissement ou service qui accueillent des personnes âgées ou qui leur apportent à domicile une assistance dans les actes quotidiens de la vie, des prestations de soins ou une aide à l'insertion sociale
Prestataire de service ou distributeur de dispositifs médicaux ou de leurs accessoires destinés à favoriser le retour à domicile et l'autonomie des personnes malades ou présentant une incapacité ou un handicap
Officine de pharmacie
Distributeur se livrant au stockage de dispositifs médicaux et à leur distribution ou à leur exportation, à l'exclusion de la vente au public
Le donateur doit vérifier que le matériel médical n'est pas :
Retiré du marché
Suspendu ou retiré de sa certification
Un objet dont le marquage CE a été indûment apposé
Un matériel gagé ou immobilisé par une action administrative ou judiciaire
Si le matériel est dans un de ces cas, il ne doit pas être donné.
Le don nécessite l'établissement d'une convention avec une ou plusieurs associations et structures de l'économie sociale et solidaire bénéficiant de l'agrément « entreprise solidaire d'utilité sociale ». Cette convention mentionne :
Que le donateur assure le stockage dans des conditions adaptées aux produits concernés, pendant une durée déterminée, jusqu'à enlèvement du matériel cédé. Au terme de ce délai et en l'absence d'enlèvement, le bénéficiaire est considéré comme ayant avoir refusé le don.
Comment est garantie, par les deux parties, la traçabilité du matériel médical. Elle prévoit l'établissement d'un bon de retrait qui justifie la réalité de la cession et la remise par le donateur d'une attestation certifiant que le matériel médical a bénéficié d'un usage conforme à la destination prévue par son fabricant et d'une maintenance régulière conforme aux dispositions définies par ce dernier.
Que le bénéficiaire peut refuser tout ou partie du matériel cédé à titre gratuit, notamment si ses capacités de transport, de stockage ou les possibilités de redistribution ne sont pas suffisantes, que les produits ne sont pas fonctionnels ou s'il estime que les biens n'ont pas bénéficié de l'usage prévu ou d'une maintenance conforme. Le refus peut être exprimé à tout moment jusqu'au moment du don. Le refus est formulé par écrit.
Que le bénéficiaire s'engage à signaler à l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) les incidents de vigilance dont il a connaissance.
En annexe de cette convention, il doit être mentionné lors de chaque don :
Le nom commercial du matériel médical, sa référence produit
L'identifiant unique des dispositifs du produit, le numéro de série du matériel médical ou, à défaut, toute information permettant d'identifier avec précision le modèle du produit
La date de première mise en service du matériel médical, ou, dans le cas où le dispositif n'a jamais été mis en service, la date de première acquisition
La durée de vie du dispositif telle que définie par le fabricant
L'attestation certifiant que le matériel médical a bénéficié d'un usage conforme à la destination prévue par son fabricant et d'une maintenance régulière conforme aux dispositions définies par ce dernier
La convention et ses annexes doivent être fournies sur demande de l'ANSM.
Recyclage des invendus non alimentaires qui ne peuvent pas être donnés
En cas d'impossibilité de don ou de réutilisation, vous devez recycler vos invendus non alimentaires.
Vous êtes exempté de l'obligation de recyclage si aucune installation de recyclage des matériaux présente dans les 1 500 km autour du point d’enlèvement n'accepte de recycler ces produits invendus.
À noter
Cette exception peut principalement se présenter dans les départements et régions d'outre-mer.
L'obligation ne s'applique pas non plus si le recyclage des produits invendus a un coût qui correspond à un des montants suivants :
Supérieur à 20 % du prix de vente du produit invendu
Supérieur au double du coût de l'élimination du produit
Significativement supérieur au prix supporté par d'autres détenteurs de produits invendus comparables, ou de déchets issus de tels produits, dans des quantités comparables.
Valorisation et élimination des produits qui ne peuvent pas être recyclés
Si vos invendus non alimentaires ne peuvent être ni donnés, ni réutilisés, ni recyclés, vous devez les valoriser.
Si leur valorisation est interdite, ou si l'élimination de vos produits non alimentaires est demandée par le maire, le président de l'EPCI ou le préfet, vous devez éliminer vos produits.